De l’hypnose médicale vers l’analgésie 4.0
Vous avez déjà entendu parler de l’hypnose médicale pour soulager la douleur et l’anxiété ? Saviez-vous que cette technique thérapeutique a su s’adapter aux avancées technologiques ? Découvrez comment l’hypnose médicale et son utilisation en réalité virtuelle fait évoluer la pratique des professionnels de santé et permet à de nombreux patients de bénéficier d’un meilleur parcours de soin.
Soulager la douleur avec l’hypnose
La douleur, est un sujet vaste et intrigant. C’est un signe que nous devons prendre soins de nous. Depuis toujours, les humains cherchent des moyens de la contrôler et de l’apaiser, et l’hypnose clinique s’est avérée être une réponse naturelle remarquable. C’est un outil thérapeutique fascinant qui est apparu dans les pratiques médicales dès le 18ème siècle avec le médecin autrichien Franz Anton Mesmer. En France, la première opération sous hypnose a été réalisée dès 1829 ! Cependant, l’arrivée de l’éther (1846) et des premiers anesthésistes a quelque peu éclipsé la pratique, car elle ne trouvait alors pas de justification scientifique solide. (1. Hammond, 2013)
Les choses ont bien changé aujourd’hui ! Avec l’avènement des neurosciences, l’hypnose médicale ou hypnose à but thérapeutique, a légitimement retrouvé sa place parmi les pratiques médicales. En 2015, une enquête de santé publique a révélé que 72% de la population française entre 18 et 65 ans était favorable à l’utilisation des médecines dites « complémentaires » ! (2. Enquête Viavoice pour l’Institut Curie, 2015).
De nombreuses études scientifiques ont démontré l’efficacité de l’hypnose pour soulager la douleur, l’anxiété et améliorer le confort dans diverses conditions médicales.Il est important de noter que l’hypnose médicale est une approche de plus en plus utilisée en conjonction avec les traitements conventionnels, pour maximiser les résultats thérapeutiques (3. Rapport INSERM, Gueguen, 2015). La Société Française d’Anesthésie et Réanimation se positionne également en faveur de la pratique de l’hypnose en complément d’une anesthésie locale ou loco-régionale (https://sfar.org/lutilisation-de-lhypnose-par-les-anesthesistes-reanimateurs/).
Comment se passe une séance d’hypnose médicale ?
Concrètement, l’hypnose médicale consiste en l’accompagnement du patient, par la parole voire avec un ajout de musique (musicothérapie : https://hypnovr.io/fr/musicotherapie), à travers trois étapes : l’induction, la transe hypnotique et le retour, chacune reposant sur des exercices et mécanismes spécifiques. Le discours est simple, la voix du thérapeute est posée dans les graves et la rythmique du discours est spécifiquement étudiée pour induire l’état hypnotique.
Réservée à ses débuts à la psychothérapie, les visées thérapeutiques de la musicothérapie se sont beaucoup élargies, notamment à la douleur, au stress et à l’anxiété. La musicothérapie s’intègre dans un parcours de soin (chirurgie, soins infirmiers, imagerie médicale…) et s’adresse à toute population (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées).
L’induction vise à amener le patient dans un état de relaxation profonde et de focalisation accrue. Cela peut être réalisé par diverses techniques, telles que la fixation d’un point, la respiration profonde ou la visualisation d’un lieu paisible. L’objectif est de préparer l’esprit du patient à être réceptif aux suggestions qui suivront.
Suite à l’induction, le thérapeute amène le patient dans un état de transe hypnotique. Cet état se caractérise par une dissociation de la conscience du patient de sa réalité immédiate, permettant ainsi d’accéder à des souvenirs, des émotions et des expériences enfouies. La transe hypnotique facilite également la mise en relation avec l’inconscient et offre au patient la possibilité de se concentrer sur des problèmes spécifiques sans être influencé par les distractions ou les préoccupations du moment. Les techniques pour induire la transe hypnotique peuvent inclure l’imagination, l’utilisation de métaphores ou des suggestions directes du thérapeute pour guider l’esprit du patient vers une expérience intérieure profonde.
La dernière étape est le retour. Au cours de cette phase, le thérapeute guide progressivement le patient pour qu’il revienne à un état de conscience normal. Cela peut être réalisé en utilisant des suggestions pour retrouver la pleine conscience du corps, en comptant lentement ou en utilisant des métaphores, comme monter un escalier ou sortir d’un lieu imaginaire. Le but du retour est de permettre au patient de réintégrer en douceur les expériences et les apprentissages de la séance d’hypnose dans son état de conscience ordinaire
On distingue trois facteurs fondamentaux pour la réussite de l’hypnose : la motivation et la coopération du patient ainsi que sa confiance dans le thérapeute. (8. Virot et Bernard, 2010).
La capacité du patient à imaginer ou à se projeter sont également des critères favorisant le bon déroulement de la séance.
Dans quel contexte utilise-t-on l’hypnose médicale ?
Cette technique fonctionne aussi bien pour les adultes que pour les enfants, et permet de gérer efficacement la douleur et l’anxiété, réduisant ainsi les effets secondaires liés à la prise de médicaments sédatifs, analgésiques ou anxiolytiques. (3. Gueguen, 2015).
On peut utiliser l’hypnose pour :
la gestion de la douleur
(hypnoanalgésie)
la sédation et la gestion de l’anxiété
(hypnosédation)
des troubles psychologiques
Elle est utilisée autant au bloc opératoire que pour des soins ou même dès la prise en charge du patient, pour la gestion de la douleur et de l’anxiété. L’utilisation simultanée de l’hypnose et des médicaments permet de potentialiser leurs effets respectifs et, dans certains cas, de réduire la quantité de médicaments nécessaires. Cette synergie peut offrir un meilleur confort au patient, minimiser les effets secondaires et favoriser une récupération plus rapide. L’hypnose peut aussi faire partie des prises en charge multimodales de la douleur chronique.
Pour les troubles psychologiques, elle est plutôt utilisée en cabinet de ville, pour aider les patients à surmonter des moments difficiles de leur vie (arrêter de fumer, accepter un changement majeur, gérer les phobies ou les troubles post-traumatiques).
Qui sont les praticiens de l’hypnose médicale ?
Les soignants sont les garants de cet acte thérapeutique. On retrouve cette pratique principalement chez :
• Les ambulanciers (pour réduire la douleur et l’anxiété lors de la prise en charge des patients)
• Les infirmiers (dans les services de soins, en chirurgie, en cabinet libéral)
• Les médecins, en particulier les anesthésistes (pour accompagner les anesthésies, générales ou locales)
• Les psychologues (pour traiter les phobies, arrêter de fumer, les troubles anxieux, la dépression)
Ces professionnels de santé ont suivi une formation spécifique. Dans le cadre du personnel soignant, il s’agit le plus souvent d’un Diplôme Universitaire (DU). Il existe d’ailleurs des instituts de formations spécialement réservés aux personnels soignants.
(ex : Emergence, Institut Français d’Hypnose).
S’il n’existe pas de recensement précis, les annuaires de l’IFH et d’Emergence annoncent un total de 3800 praticiens formés.
Hypnose et Réalité Virtuelle : quand la médecine rencontre les nouvelles technologies numériques.
La réalité virtuelle offre la possibilité de simuler un environnement visuel et audio, dont la capacité d’immersion se combine très bien à l’animation d’une séance d’hypnose tout en permettant d’en faciliter l’accès.
Il s’agit vraiment de faciliter la pratique du soignant tout en se focalisant davantage sur le patient et sur la qualité du soin.
L’hypnose en réalité virtuelle vient compléter l’hypnose conversationnelle, offrant ainsi une plus grande flexibilité aux hypnopraticiens. Ils peuvent utiliser cet outil pour renforcer leur propre discours hypnotique ou sélectionner les patients qui nécessitent le plus leur attention tout en proposant une alternative aux autres. De plus, la réalité virtuelle simplifie la tâche des soignants non formés en leur offrant un nouvel outil thérapeutique pour améliorer leur accompagnement. En fin de compte, les patients bénéficient d’un accès plus aisé aux bienfaits de l’hypnose quel que soit le scénario.
L’utilisation de la réalité virtuelle en hypnose consiste donc à reproduire la structure d’une séance d’hypnose traditionnelle (induction, transe hypnotique et retour) en utilisant les mêmes techniques (type de communication, structures verbales, rythmique, etc.) mais avec en plus une immersion visuelle et auditive totale.
Les séances en réalité virtuelle se préparent au moment de l’acte médical et les suggestions hypnotiques sont standardisées pour répondre à des cas d’usage très précis (Procédure interventionnelle, chimiothérapie, coloscopie,…). L’imaginaire du patient avec lequel interagit normalement l’hypnopraticien est ici compensé par un cheminement virtuel visuel et auditif personnalisable mais avec un degré de liberté limité.
Dans le cas d’HypnoVR, les patients et les soignants ont accès à une grande variété de contenus qui peuvent être utilisés pour personnaliser les séances, avec plus de 21000 combinaisons disponibles :
• Le soignant choisit les suggestions hypnotiques et leur durée, adaptées au geste médical, pour maximiser l’efficacité thérapeutique de la séance
• Le patient choisit l’environnement, l’ambiance musicale, la langue et la voix pour rendre l’expérience familière et maximiser son adhésion et son confort.
Quels sont les intérêts de l’hypnose médicale par réalité virtuelle ?
Le premier avantage est la simplicité d’utilisation. Le matériel est installé sur le patient et en quelques clics la séance démarre.
Cela signifie que les professionnels de santé qui n’ont pas suivi une formation d’hypnose peuvent facilement intégrer cette pratique dans leur prise en charge tandis que les hypnothérapeutes gagnent en flexibilité en pouvant varier entre approche traditionnelle ou réalité virtuelle.
L’attrait pour l’expérience de réalité virtuelle peut également vaincre les réticences envers l’hypnose conversationnelle. Certains se sentent plus à l’aise et acceptent mieux cette solution par son aspect innovant et ludique.
Avec l’hypnose en réalité virtuelle, les 25% de personnes habituellement non réceptives à l’hypnose peuvent bénéficier d’une expérience relaxante, même si elles ne profitent pas du plein potentiel des suggestions hypnotiques.
De plus, l’immersion multisensorielle favorise une focalisation rapide et efficace (9. Marucci et al., 2021). Les patients peuvent se concentrer sur la séance sans être dérangés par les stimuli visuels et auditifs anxiogènes du contexte médical, tels que les bruits des machines ou les éclairages d’une salle d’opération.
Quelles sont les valeurs et les atouts d’HypnoVR ?
L’entreprise fondée par 2 médecins anesthésistes et hypnothérapeutes a mis en en place un département R&D composé de 5 personnes pour garantir un développement du produit au plus proche des pratiques médicales avec une approche réglementaire certifiée (ISO 13485) et une validation scientifique au cœur des préoccupations.
Avec plus de 20 communications scientifiques, (https://hypnovr.io/recherche) les bénéfices d’HypnoVR sont prouvés dans de nombreux cas d’usages.
Un autre atout d’HypnoVR est sa capacité à adapter la séance en fonction de la situation et des besoins spécifiques de chaque patient. A ce stade, plus de 21000 combinaisons de scénarios sont possibles. Cette capacité de personnalisation permet de maximiser l’adhésion des patients, l’efficacité thérapeutique des séances et les cas d’usage durant un parcours de soin. De l’accueil du patient, à la chirurgie, en passant par la réhabilitation ou même simplement pour le bien-être, il y a toujours un scénario adapté.
Enfin, l’accompagnement et la formation des équipes de soin est une priorité pour HypnoVR. L’équipe HypnoVR est formée à la communication thérapeutique et est experte de l’utilisation de la réalité virtuelle pour la gestion de la douleur et de l’anxiété. Nous formons et accompagnons les professionnels de santé dans l’utilisation de la technologie, en veillant à ce qu’elle soit optimale. Cela garantit que les patients reçoivent les meilleurs soins possibles et que les professionnels de santé sont en mesure d’utiliser la technologie de manière efficace et responsable.
Sources:
1. Hammond DC. A review of the history of hypnosis through the late 19th century. Am J. 2013
2. Enquête Viavoice pour l’Institut Curie (2015)3. Juliette Gueguen, Caroline Barry , Christine, Hassler Bruno Falissard, rapport Inserm surl’évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose. 2015
4. Elkins GR, Hypnotic Relaxation Therapy: Principles and Applications. Washington. 2014
5. Thompson T, Terhune DB, Oram C, et al. The effectiveness of hypnosis for pain relief: A systematic review and meta-analysis of 85 controlled experimental trials. 2019
6. Valentine KE, Milling LS, Clark LJ, Moriarty CL. THE EFFICACY OF HYPNOSIS AS A TREATMENT FOR ANXIETY: A META-ANALYSIS. 2019
7. Dienes Z, Hutton S. Understanding hypnosis metacognitively: rTMS applied to left DLPFC increases hypnotic suggestibility. 2013
8. Hypnose, douleurs aïgues et anesthésie, Virot, Claude, Bernard, Franck 2010
9, Marucci M, Di Flumeri G, Borghini G, et al. The impact of multisensory integration and perceptual load in virtual reality settings on performance, workload and presence. 2021
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